Les taux immobiliers poursuivent leur hausse en juin. Les taux d’usure, eux, ne pourrait pas évoluer avant juillet. Une situation inextricable qui freine de nombreux emprunteurs.
Sans réelle surprise, les taux immobiliers poursuivent leur hausse en juin. Elle est certes moins marquée qu’en avril et mai, mais les augmentations sont tout de même comprises entre 0,10 et 0,40 point de pourcentage, selon les derniers chiffres de Vousfinancer. “Les taux moyens sont en augmentation à 1,35% sur 15 ans, 1,55% sur 20 ans et 1,75% sur 25 ans, mais de plus en plus de banques affichent désormais des taux supérieurs à 2% sur 20 ans, des taux qui n’étaient plus affichés depuis 2017”, précise le courtier.
Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer, explique: “On note une légère baisse du nombre de barèmes reçus, notamment des grandes banques nationales, indiquant bien que les marges de manœuvre pour remonter leurs taux, après plusieurs semaines de hausses, diminuent en raison notamment du plafond imposé par le taux d’usure. Si cela semble être une bonne nouvelle pour les emprunteurs, en réalité, le risque est qu’à ce niveau de taux, décorrélé les taux d’emprunt d’Etat et de l’inflation, il ne soit plus rentable pour les banques de prêter, ou uniquement aux meilleurs profils. D’ores et déjà quelques banques, très peu nombreuses, ont suspendu leur production de crédit…”
“Nous travaillons à des solutions rapides”
La problématique du taux d’usure inquiète de plus en plus les professionnels. “En phase de remontée des taux comme celle que l’on connaît actuellement, les taux d’usure sont actuellement totalement décorrélés de la réalité du marché. Pour preuve, sur 20 ans et plus, les durées de crédit les plus répandues, le taux d’usure a baissé de 20 points de base (0,20 point de pourcentage, NDLR) en un an, passant de 2,60% à 2,40%, alors même que les taux de crédit ont augmenté de 35 points. En juin 2021, on empruntait en moyenne à 1,20% contre 1,55% actuellement, avec un taux d’usure actuellement plus bas. Et sur 25 ans, la marge de manœuvre est encore plus fine… On comprend donc bien qu’aujourd’hui de nombreux emprunteurs soient de fait exclus du crédit”, analyse Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
Bercy semble enfin prendre conscience de l’ampleur du problème. Le ministère de l’Economie a affirmé à Capital être “ouvert à l’évolution” de la formule du taux d’usure. “Nous travaillons à des solutions rapides pour prendre en compte l’impact de la remontée des taux sur les taux d’usure”, affirme Bercy qui s’est d’ailleurs entretenu avec la Fédération bancaire française afin de trouver le juste équilibre entre la “protection des consommateurs et l’accès à la propriété”.
Destiné à protéger les particuliers de conditions d’emprunt abusives, le taux d’usure, fixé chaque trimestre par la Banque de France, est relativement peu connu du grand public. Concrètement, aucune banque ne peut, tous frais compris, prêter à un taux supérieur à ce seuil calculé à partir des taux moyens accordés durant le dernier trimestre, augmentés de 30%.
Source : bfm.com
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